Francis

Metzger

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Fondé en 2002, l’atelier d’architecture Ma2 se partage entre réhabilitation fine de patrimoine remarquable et création moderne.

Son fondateur Francis Metzger est un architecte originaire des Marolles, ce quartier populaire historique de Bruxelles où le terme « architekt » est considéré comme une insulte dès lors qu’il fut en partie défiguré suite à l’édification par Joseph Poelaert de son imposant palais de justice. Pour autant, en plus de trente ans de pratique professionnelle, l’animateur et administrateur de Ma2 n’a cessé de réparer, restaurer, rénover, réhabiliter ce que le temps et les hommes avaient détérioré ou dénaturé.

Parmi ses missions de restauration portant sur un patrimoine exceptionnel souvent classé, on note les portes d’accès du palais de Justice de Bruxelles et l’église Notre-Dame de Laeken (Joseph Poelaert), le couloir d’accès de la gare centrale de Bruxelles (Victor Horta), la villa Empain (Michel Polak), la bibliothèque Solvay (Bosmans & Vandeveld), le château Charle-Albert ainsi que les maisons Delune, Dewin, Autrique (Victor Horta) et Saint-Cyr (Gustave Strauven). Sont notamment en cours actuellement : les écuries royales du château de Fontainebleau (France), l’Hôtel Astoria (Henri van Dievoet), l’Aegidium (Guillaume Seghers), les Galeries Louise, le pôle universitaire Zénobe Gramme, le château Tournay-Solvay, la Box-in-the-Box du Palais du Justice, les serres royales de Laeken (Balat), etc.

Au rang des constructions neuves : la restauration et l’extension du théâtre de la Balsamine à Schaerbeek, le complexe Kinetix sur le boulevard Lambermont, la réalisation des écoles supérieures HELB/ULB ainsi que l’auditoire Nile sur le campus Erasme et le consulat des Emirats Arabes Unis, sis juste à côté de la maison Delune.

L’humain comme finalité

 

« Davantage qu’éclectique, je suis définitivement un architecte gourmand. Qu’il s’agisse de missions de restauration, de réhabilitation ou de création, mon amour de l’architecture se délecte de tous projets. Partir aujourd’hui d’une page blanche ou de celles rédigées jadis, rarement intactes et le plus souvent altérées ou effacées, l’exercice est semblable, qu’il revient de compléter. Fondée sur le plaisir de la question et la pratique du doute qu’aucune vérité tyrannique ne vient paralyser, mon approche est parallèlement identique. Seuls y diffèrent les paysages dans lesquels s’insérer et les visages qui vont les animer. À partir de rien ou de fragments existants, mon objectif est de (re)constituer un tout cohérent, de (ré)inventer une histoire homogène …

Ainsi, je me définis comme un architecte de situation où chaque projet implique l’évaluation et la projection de données telles qu’un programme au diapason d’un lieu et de son instant. Ce faisant, mon métier conjugue prospectivement le temps et l’espace tout en y positionnant l’homme et ses désirs comme moteur et comme fin. Cela fait-il aussi de moi un architecte humaniste ?»

Recycler la ville à partir d’elle-même

« Déjà dans La ville recyclée, un titre paru en 1999 (CFC-Editions), je dessinais les contours de l’urbanisme d’aujourd’hui. A la pensée moderniste de la substitution d’une ville par une autre, je proposais de recycler la ville à partir d’elle-même. A une époque où le principe de recyclage devenait un impératif inéluctable, il me semblait responsable de penser la ville comme une matière première capable d’être réinventée, réinterprétée. Le grand hasard du temps produit parfois des ensembles urbains heureux mais le plus souvent une sorte de mélange improbable. A partir de ces accidents de l’histoire, il est possible de faire et de refaire et donc de réinventer la ville dans sa continuité historique. De fait, bâtir la ville, c’est établir un rapport entre un lieu, un programme et un moment donné.

Car l’architecture est un rapport entre un lieu et un programme. Ce rapport est défini par le lieu, c’est la matière construite, le relief, l’orientation, le paysage et beaucoup d’autres choses ; ce peut être un bâtiment à haute valeur patrimoniale ou au contraire un terrain vierge. Dans un premier cas, il s’agit de créer une conversation harmonieuse avec le partenaire architecte qui a commencé le début de la phrase, d’entrer dans sa vision et ses intuitions, de trouver le moyen de revenir aux sources avec des éléments contemporains. S’insinuer entre : le contraire de la rupture. Quand le lieu est végétal – une orientation géographique, une topographie –, la page est blanche, l’écriture est à naître, le rapport peut s’inventer. Dans les deux cas, on s’inscrit sur une ligne du temps : au départ d’un lieu existant, tenter d’inventer, de réinventer, un lieu contemporain. »

Francis  Metzger